La
Nef,
n° 139 de juin 2003 "Historiquement
correct": Histoire:
existe-t-il une vérité
d'Etat? La loi Fabius-Gayssot Y
A-T-IL ENCORE une censure en France? La
réponse est oui. C'est la loi du
13 juillet 1990 qui réprime le
révisionnisme. C'est le propre de
l'histoire d'être
"révisionniste",
c'est-à-dire de "réviser",
de corriger, à partir de sources
nouvelles ou réexaminées,
les connaissances existant sur un sujet du
passé. Mais aujourd'hui le terme de
"révisionniste" (ou, plus
péjoratif, de
"négationniste") est
réservé aux historiens et
aux auteurs qui contestent que les
Allemands aient eu une politique
d'extermination des Juifs et qu'il ait
existé des chambres à gaz
homicide. Les
révisionnistes Dès
l'après-guerre, des
auteurs comme Maurice
Bardèche et Paul
Rassinier ont défendu
ces positions. A partir de 1978,
Robert
Faurisson, à
l'époque professeur de
littérature à
l'Université, plus tard
Henri
Roques, Vincent
Reynouard et Jean
Plantin, pour ne citer
que les historiens
français les plus connus
et les plus productifs, ont
oeuvré et oeuvrent encore
pour "réviser" l'histoire
communément
enseignée et
éditée sur la
Seconde Guerre mondiale. | En
1988, à l'initiative de
Laurent Fabius (>),
une première
proposition de loi contre le
révisionnisme est
présentée.
Finalement, en 1990, Laurent
Fabius présidant
l'Assemblée nationale,
c'est le groupe communiste,
avec le député
Jean-Claude Gayssot
(>>) en tête des
signataires, qui dépose
une proposition de loi.
|
Fabius
Gayssot
| Ce révisionnisme a
été très
rapidement perçu par
certains comme une
réhabilitation du
régime national-socialiste
et comme une nouvelle forme
d'antisémitisme. Aux
campagnes de presse qui se sont
multipliées et aux
premiers procès s'est
ajouté, à partir de
1986, à l'instigation du
grand rabbin Sirat, le
souhait de voir s'instaurer en
France une loi "interdisant la
mise en doute du
génocide". La loi sera adoptée le
13 juillet 1990. Sa
dénomination officielle
est: "loi tendant à
réprimer tout acte
raciste, antisémite ou
xénophobe". En fait, et
c'est sa nouveauté par
rapport aux lois
antérieures
réprimant ces mêmes
délits, en son article 9
cette loi prévoit que doit
être punie toute
contestation des crimes contre
l'humanité tels que les a
définis le Tribunal
militaire international de
Nuremberg qui a jugé, en
1945-1946, les dirigeants
nazis. |
Cette loi, dite "loi Fabius-Gayssot" ou
"loi anti-Faurisson", a été
contestée, avant même son
adoption définitive, par des
juristes et par des historiens (qui ne
partagent pas les thèses
révisionnistes). Ils l'ont contestée, non parce
qu'ils partagent les thèses
historiques des révisionnistes,
mais parce qu'ils voient dans cette loi
une atteinte à la liberté de
la recherche et de l'expression et aussi
une absurde volonté de l'Etat
d'imposer une version historique
officielle d'événements
passés. Parmi les critiques qui se
sont élevées alors, on
citera celle de Jacques Julliard,
homme de gauche et historien, qui, dans le
Nouvel Observateur du 10 mai 1990,
écrivait: "Imaginez ce que l'on vient
d'inventer: faire du
révisionnisme un délit
puni par des amendes et des peines de
prison. - Instituer une
vérité scientifique
sanctionnée par l'Etat au moment
où le marxisme s'écroule,
c'est un exploit dont je ne croyais pas
capable le parlement français.
Ce n'est pas parce que, pour une fois,
MM. Pasqua, Lajoinie et Rocard sont
d'accord qu'on persuadera la
communauté des historiens qu'ils
ont besoin de la garantie de l'Etat
pour établir la
vérité historique." L'application de cette loi a permis la
condamnation de plusieurs auteurs,
éditeurs et libraires, y compris
à des peines de prison, et a abouti
à la disparition de plusieurs
revues. Des diplômes universitaires
ont été annulés, des
professeurs, de l'enseignement secondaire
comme de l'enseignement supérieur,
ont été chassés de
l'enseignement ou
sanctionnés. Yves
Chiron -
Robert Faurrison: LE
RÉVISIONNISME DEVANT LES
TRIBUNAUX FRANÇAIS .....
Procès Faurisson | 18 avril
1991
-
Our
dossier on Robert Faurisson
-
Our
dossier on Henri Rocques
-
[Under
construction] Our
dossier on revisionism in
France
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